Bien être ou maltraitance banalisée ?!
Le Jumping de Bordeaux vient de se terminer et comme tous ces évènements, on en tire du positif et du négatif.
J'ai préféré attendre un peu pour sortir ce post et ne pas agir sous le coup de l'émotion car ce n'est jamais bon. J'ai également préféré attendre vos différents témoignages pour pouvoir les prendre en compte.
Ceux qui me suivent depuis un moment savent que ce n'est pas ce que je préfère :
le monde, le bruit, l'esprit de compétition, et ce qui va suivre...
Mais en tant que professionnelle, il est de mon devoir d'accompagner mes clients.
D'ailleurs, je leur dédis un paragraphe car au delà des résultats, je retrouve des propriétaires qui me ressemblent. Des personnes qui font tout pour leurs chevaux ou poneys. Ils ont tout fait pour leur apporter un maximum de confort et être à leur écoute pendant ce jumping et je ne peux que leur dire bravo.
Si seulement j'avais pu voir cela partout ...
Mais commençons par le commencement :
LE SALON :
Bon là, comme tous, prévoyez de bonnes chaussures, n'ayez pas peur de faire des kilomètres dans la foule et surtout n'ayez pas peur pour votre portefeuille.
Je vais peut être y aller fort mais quelle honte !
Dix euros un jambon beurre, 5 euros un café ?! Mais dans quel monde vit on ?
Des prix sur les stands plus cher qu'en ligne, pas de tarif spécial salon ? Quel est l'intérêt du coup ?
Venir voir des marques que l'on connait déjà ?
Oui, je précise mais les petites entreprises étaient peu présentes et vous l'avez tous souligné. C'est dommage mais en même temps, au prix du stand, comment pourraient elles y être ? Comment ne pas pratiquer de tel tarif ? Il faut rentabiliser les pauvres.
J'aimerais beaucoup savoir à qui tout cet argent profite en tout cas ...
Ce qui m'a le plus dérangé, c'est cette concurrence, cette médisance entre les pros.
Pourquoi dénigrer le produit de l'autre pour vendre le sien ?
C'est quelque chose que je n'arriverais jamais à comprendre.
Je ne citerais personne mais je me suis intéressée à une marque qui proposait des choses très intéressantes pour mon métier mais sa façon de critiquer la concurrence m'a complètement rebuté.
Un tel ses huiles sont mauvaises, un tel c'est son argile qui ne va pas ...
Et si on laissait le consommateur choisir ?
Une fois de plus, tout est rapport à l'argent.
Chacun doit rentabiliser, chacun doit faire sa place, et quand rien ne marche car trop de concurrence, on dénigre.
J'ai vu la même chose entre les écoles d'ostéopathie, entre les masseurs.
Je ne pense pas qu'il soit utile de polémiquer là-dessus une nouvelle fois car c'est quelque chose qui me désole toujours autant ...
Dix masseurs au mètre carré qui se tirent dans les pattes, c'est tellement futile
Il y a des exceptions heureusement !
Vous comprendrez donc pourquoi ce n'est pas mon truc. Je m'occupe de mes clients, je viens papoter sur les stands et voilà ...
On va s'arrêter là pour le salon.
Après certains y voient l'occasion de faire leurs emplettes en une seule fois et je le conçois tout à fait. Certains aiment ces ambiances et c'est ok mais les prix pratiqués à tous niveaux ne respectent pas le consommateur. Ce n'est que mon avis (et celui de ceux qui m'ont envoyé leur témoignage)
LES EPREUVES :
Alors, c'est là que je me fâche !
Autant il y a des cavaliers bienveillants, autant on voit vraiment des choses affreuses.
Je vais souligner quand même qu'on voit de moins en moins d'enrênements, d'éperons et de cravaches. J'ai vu des cavaliers féliciter leur monture, caresser après un refus. Que soit chez les pros, les amateurs on voit de belles choses.
Mais il y a vraiment deux écoles, deux cotés.
Coups de cravache à n'en plus finir, éperons, chevaux avec les yeux révulsés, cavaliers qui s'énervent et alors on en parle des parents en bord de pistes qui hurlent :
"Mais colle lui en une ! Il se fout de toi !!! "
Je vous note la phrase la plus soft...
Des phrases hallucinantes, il y en a eu une panoplie mais la finalité est la même, c'est la faute du poney.
La majorité d'entre vous ont été choqué par cette maltraitance banalisée notamment sur les épreuves poneys et je ne peux qu'être d'accord. Quelle souffrance pour certains de ces pauvres poneys.
Beaucoup de jeunes cavaliers mal accompagnés, qui ne jurent que par la compétition et traitent leur poney comme une mobylette et des parents qui encouragent ca.
En fait, ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment peut-on avoir des conférences sur le bien être d'un coté et autant de maltraitance de l'autre.
J'ai vu des gens s'émerveiller devant ca devant la carrière mais par contre, j'ai trouvé qu'il y avait peu de monde présents pour ces conférences ....
Le ratio n'est pas bon ... Pourquoi cette différence, ce manque d'intérêt ?
ON FINIT AVEC LES ECURIES
Le pompon sur la Garonne (c'est comme ça que l'on dit non ?)
Là encore, je ne vous apprend rien, deux salles, deux ambiances !
Le positif en premier parce que c'est important :
J'ai vu des cavaliers aux petits soins pour leur chevaux. Des personnes attentionnés qui faisaient attention à la propreté du box, qui sortaient régulièrement leur chevaux, leur faisaient des soins etc...
Il y avait des choses vraiment bien et je suis contente de voir qu' à tout âge et tous niveaux, de belles personnes montrent l'exemple.
Et puis, il y a le négatif.
J'ai vu des chevaux droits debout dans leur box qui essayent de s'échapper (d'ailleurs un a réussi), des cavaliers hurler sur eux en leur disant de se calmer, des chevaux qui ne s'alimentent plus, certains ne buvaient pas et j'en passe, on sentait le mal être.
Deux anecdotes:
Je suis entrain de masser et j'entends des bruits d'un autre monde: un cheval pète complètement un plomb. On prévient la sécurité pour que la cavalière vienne. Au bout d'un long moment, elle arrive (à sa décharge, le temps de trajet salon écuries était relativement long ), son cheval entre temps est un peu (je dis bien un peu) redescendu. Réaction de la cavalière: "c'est bon il est à peine mouillé, il va s'habituer" et elle est repartie.
2. Un cheval est droit debout en permanence, la cavalière est restée devant le box sur son téléphone et se levait pour lui hurler dessus dès qu'il se levait. Je suis passée des dizaines de fois devant et pas une fois, il n' a été sorti autre que pour les épreuves. Elle n'a pas bougé.
Les conditions sont difficiles pour eux. Il faisait très chaud. La lumière était forte jusque tard dans la soirée. Sans parler du bruit, de l'agitation, ce n'est pas évident. Même un cheval calme prendra le stress de son voisin.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi ne pas les sortir, ne pas les réconforter.
Quand va-t-on comprendre que hurler dessus en leur demandant de se calmer ne va pas changer les choses.
Quand est ce que certains vont comprendre que si le tour est raté, ce n'est pas la faute du cheval ?
Pourquoi fermer autant les yeux sur les signaux qu'il envoient ?
Tellement de questions sans réponse mais quelles solutions surtout ?
C'est là que je m'interroge:
Comment faire avancer les choses ?
Comment convaincre les autres cavaliers ?
Comment faire comprendre ce qui est bien ou non ?
Je pense quand même qu'en multipliant les conférences sur le bien être comme il y a eu, on progresse.
Un jour, les gens se bousculeront comme devant une carrière pour pouvoir écouter ces intervenants exceptionnels qui sont là pour faire bouger les choses
Une des premières solutions c'est ca: passer par l'information du public en multipliant les conférences.
La deuxième pour moi serait de mettre en avant les gens qui font les choses biens, les endroits qui respectent les chevaux et prouver que leur façon de faire fonctionne pour que le fameux "on a toujours fait comme ca" cesse petit à petit.
Pour le reste, je ne pense pas que l'on doive bannir ce type d'évènements mais peut être les penser différemment ?
Les épreuves devraient être plus strictes quant à la maltraitance banalisée, peut être bannir les éperons et autres artifices de torture.
Des pénalités selon comment est traité le cheval en dehors de l'épreuve ?
Ok je m'emballe mais je suis sure qu'il y a des choses à faire !
L'argent dicte tout c'est évident, la compétition n'arrange rien mais on peut avoir l'esprit de compétition sans traiter son cheval comme une machine ...
Je vais m'arrêter là. Pour résumer, deux salles, deux ambiances
Le bien être animal commence à toucher de plus en plus de monde et bravo à ceux qui œuvre pour cela mais les dérives sont encore trop nombreuses.
Ecoutez, observez, renseignez vous, formez vous mais ne cautionnez pas les mauvais comportements.
N'adulez pas les mauvaises personnes ;)
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